Sonotone

Come

Eleven:Eleven

Glitterhouse/Irascible

Rock

22 - 07 - 13


par Sophie Morceau

Je suis encore suffisamment jeune pour ne pas avoir eu connaissance de Come, ni Codeine, ni rien de tout ces trucs, jusqu’à il y a un mois, bien que j’aie fait la bise à Chris Brokaw il y a des années, sans savoir de qui il s’agissait réellement. En même temps, il valait mieux, parce que maintenant que je sais qui c’est, je serais complètement tétanisée. En revanche, je me souvenais de la dévotion que certains de mes amis portaient à Thalia Zedek ou à Chris Brokaw, mais je n’avais jamais vraiment fait le lien, ni complètement compris pourquoi. J’ai appris qui était Come en live et ça a changé ma vie. Du coup j’ai compris à la fois la dévotion, l’enthousiasme, d’où venaient les trucs que j’aimais encore dans le grunge, quelle genre de femme était Thalia Zedek, les talents délicats de compositeur de Chris Brokaw, l’intensité solide que pouvait dégager un show de vieux crabes, la fureur de vivre et le fait d’y laisser des plumes, tout ça en soixante minutes bien tapées. ELEVEN:ELEVEN est l’apogée de Come, le moment où le mal-être et la tristesse sont assez articulés pour faire sens, pour converger vers un instantané du désespoir ultime, emballé dans un cellophane aux accents folk, americana, dont la basse et la batterie sont suffisamment présentes et intenses pour maintenir l’ensemble en tension perpétuelle. En bref, je ne m’en remets pas, je ne m’en remettrai jamais et c’est tant mieux. Toutes les chansons du disque sont des tubes absolus, des odes au spleen, baignant dans la gnôle, l’héro et les larmes, de Submerge à I Got The Blues en passant par Off To One Side et son intro longue et trompeuse, mention spéciale pour Sad Eyes et bien sûr Fast Piss Blues. Putain, c’était bien, avant.

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