Sonotone

Sean Nicholas Savage

Bermuda Waterfall

Arbutus Records

Pop

01 - 07 - 14


par Vincent Bürgy

Le canadien Sean Nicholas Savage est probablement à la musique ce qu'incarne son compatriote Xavier Dolan dans le milieu du cinéma: un total hyperactif. Depuis ses débuts en 2008, le grand échalas blond a pondu ni plus ni moins qu'une dizaine d'albums, dont Bermuda Waterfall n'est que le dernier en date. Découvert en avril passé sur la scène du club Le Romandie à Lausanne, le remuant musicien n'a pas tardé à s'affirmer comme une valeur sûre de la scène pop canadienne et le confirme avec cette dernière sortie. Sur le fond, cette nouvelle réalisation tranche assez largement avec la discographie du bonhomme. Car là où son dernier album, Other Life, prenait plutôt la forme d’une «super compilation» regroupant certains morceaux dévoilés sur de précédents disques, cette nouvelle sortie ne compte que des titres originaux, douze en tout. Sur la forme, pas de changement notable. Aux orchestrations maousses, Sean Nicholas Savage privilégie toujours le charme désuet d’un clavier pour l’accompagner. Un choix heureux et compréhensible à bien des égards, tant le Montréalais d’adoption excelle à composer des rengaines pop imparables sans se montrer gourmand en moyens. Exemple avec Empire, petite pépite où l’interprète déballe - avec et pour la forme - ses états d’âme sur une ridicule volée d'accords de synthétiseur. Rappelant le meilleur des productions d’Edwyn Collins et de ses regrettés Orange Juice, Sean Nicholas Savage entreprend de répéter l’exploit réalisé sur Other Life, soit un délicat équilibre entre titres classieux et excentriques où le superfétatoire guette toujours, comme cela peut être vérifié sur les chansons Bermuda Waterfall ou Some Things Never Die.

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