Sonotone

Motorama

"Il y a actuellement en Russie une douzaine de groupes qui gravitent plus ou moins autour de la même scène que nous."

par Sophie Morceau

Aussi étrange que ça paraisse de qualifier un groupe russe d’exotique, les groupes de new-wave venus du froid, y’en a pas des masses. Quand en plus ils sortent des disques supers distribués par un chic label français, on est carrément emballés. Du coup, on a logiquement profité du passage de Motorama au Bourg pour coincer ces grands timides dans des fauteuils en simili-cuir et leur poser quelques questions.

Sonotone: Qu’en est-il de la scène musicale en Russie, on ne connaît pas beaucoup de groupes qui viennent de chez vous, ça ressemble à quoi? ?

Motorama: Il n’y a pas beaucoup de groupes qui chantent en anglais, la majorité chantent en russe. Mais depuis quelques années, genre 2005-2006, quelques groupes ont commencé à chanter en anglais et même l’un d’entre eux en français. Il y a actuellement une dizaine, voire une douzaine de groupes qui gravitent plus ou moins autour de la même scène que nous.

Qu’est-ce qui a changé depuis que vous êtes chez Talitres ? Y-a-t-il eu une différence entre cet album et Alps (2010)?

Pas vraiment en réalité, le mec de Talitres nous a repéré après un live à la music week de Tallinn, il nous a écrit et c’est comme ça qu’on est entrés en contact. En gros, ça n’a pas vraiment changé parce qu’on est plus ou moins dans le même état d’esprit, et musicalement on a pas mal de points communs. Ce n’est vraiment pas une question d’argent. Talitres nous a surtout aidés en termes de production et de distribution.

Vous avez une ligne graphique assez marquée en termes de couverture de disques et de visuels, de façon générale, c’est fait exprès? Quelle est l’intention derrière?

Ha, il n’y a pas vraiment d’intention, on aime bien les groupes un peu plus vieux ou les groupes qui ont une imagerie un peu vintage, genre les Strokes, donc on essaie de refléter ça, mais à vrai dire, on n’a pas cherché à aller beaucoup plus loin que la musique en elle-même.

Qu’est-ce qui est différent dans les dates en Russie des dates que vous faites en Europe?

Premièrement, il y a les questions techniques, il n’y a pas beaucoup de salles bien équipées en Russie. Ensuite, la différence en termes de public est clairement liée à la salle, mais en Russie la plupart des gens qui assistent à nos concerts sont des jeunes liés à la scène indie, alors qu’on a pu voir des mômes en jouant à la Poudrière de Belfort, et même une vieille dame (avec un déambulateur) qui fumait!

Vous avez été élus disque du mois sur Magic en France et avez eu de très bonnes critiques auprès de magazines assez prestigieux, comme les Inrockuptibles, ça vous fait quoi?

Ah bon? On en savait rien, que c’étaient des magazines importants, et dans le cas des inrockuptibles, on ne savait même pas qu’ils avaient chroniqué le disque! Vous pouvez nous donner les liens, qu’on les envoie à nos mamans?

Dans les groupes russes, vous nous citeriez des noms?

Pompeya (indie-pop), Tesla Boy (electro-pop), On-the-Go (pop-rock), Ritmika (pop), Stoned Boys (electro-metal).

Quels sont vos projets pour la suite?

Déjà, finir notre tournée qui dure à peu près un mois, et ensuite rentrer.

Et recommencer à composer, enregistrer et tourner?

Euh, ouais.

D’ailleurs comment fonctionne le processus de création?

En gros, l’un d’entre nous arrive avec une chanson plus ou moins constituée et ensuite on peaufine les arrangements et on la joue, jusqu’au moment où elle se cristallise.

Qu’est-ce qu’il y a de trop bien/trop nul dans les tournées?

Les plaisirs égoïstes de faire le touriste, d’acheter des trucs de touristes, rencontrer des nouvelles personnes, collectionner des aimants. Au rayon des trucs nuls, le linge sale qui s’accumule et que tu trimbales partout!...

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